Chroniques d'un petit berbère d'Aderj

Ce site est dédié à tous les enfants d'Aderj qui ont vécu l'exode rural très jeunes. À ceux qui ont été arrachés à leurs parents, frères et sœurs; à leur village. Les raisons en sont nombreuses; elles sont toutes motivées par la nécessité impérieuse d'évoluer et de s'en sortir dans la vie. Quelque part,il y a encore des milliers d'Azors* que le destin arrachera sûrement aux leurs et à leur environnement. *Azor: Nom masculin, signifiant en berbère d'Aderj, le Cep...la vigne,ou la racine.

15 Juin 2009

À MON AMI PIERRE-MARIE BEAUDE

*Un geste de gratitude à mon ami Pierre-Marie Beaude, grand écrivain, spécialiste du judaïsme ancien et des origines du christianisme. Il a visité le Maroc à plusieurs reprises. Ses romans reflètent sa passion pour les grands espaces et sa connaissance des cultures anciennes :

Merci pour la rencontre pendant le salon du livre de Tanger, et pour tes ouvrages que tu m'as fait parvenir par les soins de ton éditeur Gallimard.

Merci également à notre ami commun, le grand écrivain Ammi Mustapha, qui nous a fait rencontrer à Tanger.

Je suis entrain de lire "Leïla, les jours", c'est merveilleux et captivant. Tu traites d'un destin poignant et pathétique d'un de tes personnages que tu manipules et défends merveilleusement à travers la langue de Dumas; il aurait pu être le petit Azor. Tu rejoins quelque part le thème de mon blog. Oui, je me suis retrouvé dans certains passages de ton ouvrage, ceux qui traitent du souvenir, nos souvenirs à chacun, sans lesquels, notre existence aurait été éphémère.

Je cite :

"-Je veux dire, des souvenirs qu'on a dans la tête, qu'on n'arrive pas à effacer. Et aussi ceux qu'on a perdus et qu'on aimerait bien retrouver.

Elle a souri encore:

-Revenez demain, je crois que je vous trouverai ça

Le lendemain, elle m'a remis trois livres, j'ai dit merci.

-Le livre que je lisais à Tineguine, c'était celui des dunes, du ciel, des chèvres, des lézards et des oiseaux quand je prêtais mes yeux à Leïla.

-Je suis parti dans un coin de la bibliothèque et je me suis assis à une table. J'ai pensé à Leïla. Il m'aurait bien fallu à moi aussi des lunettes magiques ou des yeux capables de me faire voir les premières années de ma vie, le visage de mon père, de ma mère, mais rien. Il n'y a pas d'yeux magiques pour ces choses-là

Merci Pierre-Marie
Ton ami Saïd Khallouk, ou Azor, le petit berbère.

Un mot de la part de Pierre-Marie Beaude :

Bonjour petit berbère d'El Aderj,

Je regarde ton site, cher Azor, depuis notre rencontre à la manifestation du livre de Tanger, au printemps passé. C'est là que je t'ai rencontré et que nous avons parlé. Tu aimes ton pays, tu aimes tes racines, et ce mot d'Azor, le CEP, l'exprime mieux que tout. LES RACINES. Les feuilles s'en éloignent à mesure que la plante grandit, mais elles sont bien là, nécessaires pour toute la vie, tant que dure la plante. As-tu remarqué combien d'expressions se nourrissent du mot "Racines"? Se couper de ses racines, retourner à la racine, la racine d'un mot...

Dans mon livre LEÏLA, Les JOURS, que tu as la bonté de citer dans ton blog, tous mes personnages sont à la recherche de leurs racines. SOUFIANE, l'un des personnages principaux du roman, dit à un moment : "C'est dur de savoir où l'on va quand on ne sait pas d'où l'on vient".

Toi Azor, tu sais d'où tu viens, de ce beau village au flanc de la montagne, et tu as gardé le goût doux amer de ces souvenirs d'enfance, des coutumes rurales d'un village qui a dû se résigner à laisser partir ses enfants...et cette implantation bien concrète dans le village berbère t'a accompagné de ses ondes bienfaitrices durant ton long chemin d'adulte.

Ton blog résonne en moi, et me renvoie à mes propres racines, ce bord de mer de Normandie, ces longues journées passées sur les rochers, à pêcher le crabe et la crevette, ces longues soirées d'été où le soleil n'en finit pas de passer l'horizon, le visage de mon père, de ma mère, de mes frères et soeurs, dans cette lumière dorée des soirs d'été sur la plage. Que de bonheur teinté d'un peu de mélancolie à mesure qu'on avancait en âge. Tout était si fort, les sensations plus intenses, les odeurs plus soutenues, les couleurs plus éclatantes : Nous avions alors l'innocent émerveillement des enfants.

Ton blog est un acte de reconnaissance de ceux qui ont vécu avant toi à El Aderj, et t'ont façonné par leur culture et leurs coutumes. Tu es un homme heureux, Azor, car tu as gardé le souvenir vivant de tes racines.

Ton ami Pierre-Marie Beaude.

+Chers lecteurs et lectrices,
Ce soir, 15 février 2009, Azor a décidé d'introduire un volet publicitaire sur votre site. L'échantillonnage sera sévère. Les publicités mensongères et du type hameçonnage, seront exclues. Non point pour vous l'imposer pour ses propres intérêts, mais pour qu'on puisse chacun de nous, participer modestement à améliorer la vie quotidienne des jeunes dans la campagne marocaine. En ce qui me concerne directement, à El Aderj, en encourageant des organismes impliqués dans la lutte contre la pauvreté, et l'amélioration des conditions des populations rurales particulièrement.
De ce fait, Azor demande aux responsables publicitaires de Google, de bien vouloir mettre les recettes revenant aux chroniques d'un petit berbère, si recettes il y a, sur le compte d'un organisme international, fortement impliqué dans le secteur d'aide à l'amélioration de la vie du monde rural au Maroc. Le choix de l'organisme, leur est confié. Merci à tout le monde.
Azor, le petit berbère

*Azor :

Prénom du héros de ces chroniques.

Ce prénom berbère, comme bien d'autres, a été interdit par la loi régissant les noms marocains. Les bureaux d'état-civil, devraient les autoriser. Azor veut dire “La racine”, dans notre vallée. C'est aussi le CEP, le pied de vigne. Où est le mal à être appelé Azor ou Ayour (La lune en berbère), messieurs les législateurs ? Vivons en harmonie, chacun avec ses racines et sa spécificité purement marocaine, dans un Maroc qui se doit d'être l'exemple même d'un véritable melting pot. La diversité des communautés qui le composent (Berbères, Arabes, juifs, Africains, et bien d'autres), provient de l'héritage que sa position géographique lui a inévitablement imposée. Notre pays, de par sa position a sans conteste, éternellement favorisé le flux de toutes sortes de populations, nord-sud, est-ouest, et vice-versa. Nous nous devons d'être fiers et redevables du legs de nos aïeuls qui ont tant donné pour nous laisser un territoire uni et fort de par sa diversité ethnique, géographique et climatique. Nous devons les remercier à chaque occasion, et veiller à ne pas dilapider ce beau patrimoine, pour être les enfants dignes des anciens conquérants, les maures que nous sommes.

*Additif, sur les origines du nom d'Azor :

Le nom AZOR, est évoqué dans un opéra, en qualité de chef des maures; ce qui signifie que ce nom interdit par la loi marocaine, régissant la famille, existe bel et bien depuis longtemps au Maroc, pays berbère ancestral.

En Février 1826, Donizetti reçut du Teatro San Carlo de Naples la commande d'un opéra, destiné à être représenté au mois de juillet suivant pour l'anniversaire de la reine Marie-Isabelle, fille du roi François premier des Deux-Siciles.

Synopsis :

L'action se déroule dans une place forte du royaume de Grenade en Espagne. (Durée : Environ 45 min.)

Elvida, jeune castillane de noble extraction, est retenue prisonnière depuis 2 mois par Amur, chef d'une tribu Maure. Son fiancé Alonso marche sur la ville à la tête de soldats espagnols pour la libérer.

Premier tableau :

Salle de la maison d'Amur. (Durée : 26 min.)

-Scène 1 : Le choeur des Maures commente avec désespoir l'avance irrésistible des troupes espagnoles.

-Scène 2 : Zeidar, fils d'Amur, est épris d'Elvida, ce qui provoque l'irritation de son père qui, exaspéré par sa morgue, la ferait volontiers exécuter. Zeidar suggère d'abandonner la prisonnière aux espagnols pour sauver la ville, qui est la dernière place musulmane dans la région, tout en affirmant que lui-même en mourra de chagrin.

-Scène 3 : Amur tente une dernière fois de convaincre Elvida d'épouser son fils, mais la jeune fille rejette avec mépris cette proposition et rappelle à Amur qu'il a tué son père et que la mort de celui-ci n'a toujours pas été vengée.....

-Scène 5 : Zeidar cherche à susciter la compassion d'Elvida mais elle demeure inflexible, et les gardes l'emmènent pour la jeter dans un cachot.

-Scène 6 : Amur revient précipitamment. Il est convaincu que la ville n'est pas en état de résister à l'assaut des Espagnols et engage Zeidar à s'enfuir à ses côtés en empruntant un passage souterrain pour rallier les renforts envoyés par un autre chef Maure, Azor, dont il espère qu'ils l'attendent dans un bois proche.

*L'écriture reste et restera le moyen le plus intime pour se libérer de ses démons, se mettre à découvert, et communiquer avec l'autre, toutes générations confondues. Elle demeure l'arme absolue de tous les temps. Bien avant, des sages, et des génies de l'écriture et du livre, ont traité de ce sujet.

Ci-après, 2 citations que j'ai choisi pour vous mes chers lecteurs :

*Un proverbe juif dit :"L'écriture, c'est le cœur qui éclate en silence". Fin de citation.

*Citation de Stendhal : "Je ne prétends nullement écrire une histoire, mais tout simplement noter mes souvenirs, afin de deviner quel homme j'ai été". Fin

*Quelque part, Michel Sardou, remue en moi ce sentiment, cette nostalgie de l'enfance, le souvenir de ceux que l'on a perdu précocement. Ecoutez sa chanson : "Je m'en souviendrai sûrement". En voici un extrait :

"Ce n'est pas du sang qui coule dans nos veines, c'est la rivière de notre enfance.......Ce n'est pas sa mort qui me fait de la peine, c'est de ne plus voir mon père qui danse".
À chacun son enfance, ses peines et ses joies.

Renvoi 1 : À lire absolument .

Il s'agit de l'émancipation des berbères en France, puisque chez eux, on les écoute moins, sinon pas du tout.Savourons ensemble cet interview accordé par Jacques Chirac, roi de France, à un petit berbère de France, cousin d'Azor, qui a glané l'interview sur le site de ses ancêtres, sans préavis. Les droits d'auteur, chez les berbères, étant partagés à parts égales, selon "la loi Juba?"

Merci INSIP, tu es magnifique et percutant. Fellag, le berbère, devrait visiter ton site, et s'inspirer de tes chroniques.www.tamazgha.fr/Chirac-Le-berbere-langue-arabe-de-France

Chirac : "Le berbère langue arabe de France !"

Entretien imaginaire avec Jacques Chirac.

Alors que les jeunes berbères, notamment les lycéens et les étudiants, se mobilisent pour faire valoir leurs droits à savoir l’enseignement de la langue berbère en France, Insi, sans P qui signifie en berbère d'El Aderj, l'hérisson" est allé rencontrer le premier magistrat de la République, sa majesté Jacques Chirac.

Il lui a accordé un petit entretien que nous vous livrons ci-après.

-Insi : Je me présente. Je suis un Berbère...

-Chirac (Il l’interrompt) : Ah les Berbères ! Hier j’ai mangé un couscous berbère avec des pieds de Veau...

-Insi : Vous voulez dire des pieds de Français, non ?

-Chirac : Ne suis-je pas Gaulliste ? Franchement, un couscous berbère avec des pieds de Veau, ça fait un bon métissage culinaire.

-Insi : Laissons ça ! Parlons plutôt de l’enseignement du berbère en France.

-Chirac : J’aime bien la langue berbère. Je n’arrête pas d’écouter Khaled, Mami et le petit Faudel.

-Insi : Non, non monsieur le président. Là vous confondez la langue berbère avec la langue arabe.

-Chirac : Ah bon ! (Il réfléchit un peu) L’arabe et le berbère c’est kifkif, la même chose sawsaw exactement pareil. Pour nous, les Français, un Berbère est un Arabe laïc et républicain. Un bon Arabe, quoi !

-Insi : Passons. Les associations berbères de France vous ont fait part de leur souhait de voir la langue berbère enseignée dans les écoles en France, mais leur demande est restée lettre morte. Pourquoi ?

-Chirac: En effet, j’ai reçu leur requête, mais voyez-vous, ces histoires de Berbères me dépassent. Du coup, j’ai transmis leur demande à mon supérieur hiérarchique en la matière.

-Insi : Qui ?

-Chirac : Mon ami Boutef. C’est lui qui décidera de l’enseignement du berbère en France, comme il l’a fait récemment en Algérie.

-Insi : Mais c’est vous le chef, ici, en France.

-Chirac : C’est ce que tu crois. Partout où les Berbères seront, Boutef sera. Si on vous laisse vivre ici parmi nous, c’est parce que mon ami Boutef ne veut pas de vous en Algérie. Et comme vous êtes gentils, nous comptons sur vous pour sauver l’image de l’islam de France.

-Insi : Pourquoi nous ?

-Chirac : Parce que vous les Berbères vous êtes des musulmans dévoilés et transparents.

-Insi : Et pourquoi Boutef ne veut pas de nous chez nous ?

-Chirac : Parce que vous n’arrêtez pas de protester au point de devenir Protestants.

-Insi : De toute façon, si vous continuez à mépriser les Berbères, ils finiront par préférer l’Amérique à la France.

-Chirac : Vous n’allez pas nous faire le coup des Pechmergas, j’espère ? !.

-Insi : Si !

-Chirac : De toute façon, moi je ne serai pas là. Ce sera à Sarkozy de gérer la guerre en Algérie, si demain les Etats-Unis décident de l’envahir.

-Insi : Pourquoi vous hésitez à introduire l’enseignement du berbère à l’école alors que même votre ami Bernard Stasi vous le recommande ?

-Chirac : C’est vrai que les Berbères sont gentils, mais la gentillesse sans pétrole ne paye pas

-Insi : A votre avis, comment doit-on procéder pour faire valoir nos droits en France ?

-Chirac: Il faut gueuler comme les Musulmans de France. Mais vous connaissant, vous n’aimeriez pas faire comme eux. Soyez donc rassurés ; pour nous, les Français, vous êtes tous des couscousistes.

-Insi : Les Berbères ne sont pas des musulmans.

-Chirac : Soyez heureux que l’on vous considère musulmans et non terroristes ! N’est-ce pas ?

-Insi : En ce moment, nous faisons circuler une pétition pour l’enseignement du berbère en France

-Chirac : Je vous promets de la signer et lorsque vous me remettrez toutes les signatures, j’enverrai le tout à mon ami Boutef.
-Insi : Apparemment, vous ne voulez pas entendre raison.
-Chirac : Prenez le pouvoir chez vous et vous aurez raison.
-Insi : Aidez-nous alors.
-Chirac: Plutôt, organisez-vous, passez au laser et laissez tomber les pierres.
-Insi : Et pourtant vous soutenez l’intifada en Palestine !
-Chirac : Les Arabes ont du bon pétrole mon cher petit Berbère

-Insi : Et nous ?
-Chirac : Vous, vous avez de mauvaises idées.

Entretien imaginé par INSIParis, novembre 2004.

*Renvoi 2 :

*Lettre adressée à Aziz, un ami, âgé de 60 ans :

Mon cher ami,

Ce soir, je pense très fort à toi. Tu es orphelin; tu rejoins mon club que j'ai fréquenté depuis l'âge de 10 ans. Je ne te dis pas depuis combien d'années ! Devine !!! Je compatis, et je te comprends parfaitement. Qu'elle repose en paix ta maman, car tu es resté toujours son petit quelle que soit ta taille ou ton âge. Tu ne grandiras pas, et tu n'as jamais grandi vis à vis d'elle..... Je n'ai jamais grandi moi non plus, nous les pleurerons toujours. Quand tu reviendras de Fez, j'aurai les mots pour te consoler Ton ami Azor

*Renvoi 3 :

Lettre adressée à Abdesslam Sefrioui

Cher ami Abdesslam,

04 heures du matin-Tanger, Je viens d'apprendre, en lisant Tel Quel, acheté la veille, le décès de ton père, le mien. Mes sincères condoléances. Tu aurais pu m'en faire part, j'aurai bien aimé lui faire un dernier adieu le jour où la boîte à merveilles qu'il a enfantée, s'est refermée sur lui.

Je viendrai tout de même te voir toi et Chama, ta marâtre, sa dernière compagne qui l'a servie, dorlotée et soutenue. Je me souviendrai toujours de ces déjeuners merveilleux qu'il nous offrait chez lui. Il affectionnait nous offrir un apéro avant le repas, un Lawson's, son apéro préféré qu'il nous servait avec parcimonie des fois, pour limiter nos ardeurs de bons buveurs.

Rappelle-toi, ces repas de midi, sacrés pour lui. Malheur à Chama, s'elle oubliait dans ses courses de ramener un bon vin, et un bon fromage. Un sacrilège si la table préparée à des amis, venait à manquer de bons vins marocains. Il pestait et criait au scandale. Grand épicurien et faisant honneur à la table, à son âge si avancé, il me subjuguait. Je viendrai sûrement lui faire causette un moment, là où il est pour lui dire combien il me manquera, et combien je regretterai ses discours enfiévrés....Je boirai longtemps un Lawson's à sa mémoire. Ton ami, le colonel Azor.

*Renvoi 4 :

Tanger, 3 septembre 2008
Cher ami Erik,

Je suis rentré chez moi ce soir, après le bon diner que tu m'as offert, ce soir 3 septembre 2007. Je suis triste et déçu pour la première fois depuis qu'on s'est connus. Tu m'avais invité par la suite plusieurs fois chez toi ; tu m'as introduis à ta petite famille et à tes amis que je respecte indéfiniment, inconditionnel que je suis dans mon amitié.

Ce soir, contrairement à tous les autres, on a parlé de la villa vendue que tu devais quitter, le contrat de location, étant arrivé à terme. Tu savais et tu étais préparé à l'événement. Tu devais aller habiter ta maison de la médina que tu es entrain d'aménager. J'en étais ravi. En tant qu'agent immobilier, je t'ai toujours encouragé à acheter une maison à toi, vu le loyer tellement élevé que la société te payait. Entre autres, tu m'as parlé de Saïd, ton gardien que le proprio a licencié. Il faisait partie du contrat de location, comme un meuble vulgaire et ordinaire. Tu l'avais accepté sans réserve et tu avais amélioré son salaire de misère par la suite. À force de te fréquenter toi et ta famille, j'ai connu Saïd qui vous a servi avec dévouement jour et nuit. Tu m'avais dit que ce soir même, il devait faire son peu de bagages dont il disposait dans le réduit où il loge dans la cave, et quitter la villa.

Avant qu'on en parle, en arrivant chez toi, comme d'habitude, il m'avait reçu et mis au courant de sa situation embarrassante.

Il était désorienté et insécurisé. Il devait aller partager provisoirement une chambre avec un ami en attendant les jours meilleurs, qu'il me disait. Il me suppliait de faire un geste salutaire pour lui ; j'en étais incapable. Je lui ai toutefois promis le mieux que je pouvais pour apaiser son désarroi. En tout cas, il a pris ce soir ses peu d'affaires, et il est parti en quête de peu de chance d'un gosse qui a moins d'éducation, et pas armé du tout pour faire face à notre société de plus en plus rapace et dévoratrice d'hommes.

Désolé mon ami ! Pendant tout le diner, au bord de ta piscine, j'étais sous l'effet de choc. Tant pis pour moi, je suis quelque part un Don Quichotte ; j'ai combattu depuis longtemps les moulins à vent sans résultat, lubies du petit berbère, ton ami. Quoique tu n'es pour rien dans ce licenciement scandaleux et pitoyable, je t'en veux quelque part, car Saïd a veillé sur ta maison pendant tes absences, et servi fidèlement ta petite famille.
Rappelle-toi, on a parlé de lui, de Renault-Nissan qui va s'installer bientôt à Tanger, avec toutes les répercussions que cette multinationale aura sur Tanger et ses habitants en matière d'emploi.
Tanger deviendra probablement DETROIT ou PITTSBURG, les villes phares de l'industrie américaine, mais ....Saïd est au chômage ce soir, et nous deux on se nourrit et on se gave de bons vins comme deux cochons, hélas! Je n'ai jamais vécu une pareille situation, ayant été dans l'armée qui m'a assurée un minimum de sécurité et de protection en matière d'emploi. Excuse ma réaction de novice qui imagine Saïd amassant son modeste mobilier et partant cette nuit à l'aventure. Je ne pouvais l'accepter. En partant, je lui ai proposé une alternative, le loger quelques jours chez moi, en attendant. Il a refusé par décence des petites gens, sachant qu'il me gênerait, moi l'ami d'Erik, qu'il respectait.

En rentrant chez moi, ces deux sujets, me sont revenus à l'esprit, en écoutant la "Country music", la musique des campagnards, des travailleurs qui peinent pour gagner leur pain quotidien... Les camionneurs qui roulent indéfiniment sans interruption, pour servir la nation, la leur, quelle qu'elle soit.

"The 10 wheelers' drivers, and General Motors' workers, Detroit-USA." Hello Detroit....Hello Pittsburg.....Roll on Daddy, till you get back home.

çà m'a remué et incité à te faire part de mes souffrances injustifiées, mais légitimes.

Toi, le Viking, le bagarreur qui a recruté à tour de bras (Les visites aux universités de Rabat , Casablanca, Ifrane, Fez, Marrakech, les écoles des ingénieurs. J'ai vu et suivi tes initiatives au Maroc pour recruter, convaincre et mettre en place une structure pour APM TERMINALS, dont tu peux être fier mon ami.

Aujourd'hui vous êtes 700, (probablement un peu plus). Quand on s'est connus, tu cherchais une villa à louer, vous étiez quelques directeurs et secrétaires........) En fin de compte, mon ami, je te supplie de faire quelque chose pour Saïd, et de prendre soin des enfants de ce pays qui t'a accueilli et adopté, ceux-là qui travaillent sous tes ordres, pour garder APM sur le podium, le plus haut ; mission à laquelle tu participes merveilleusement, témoignages des subordonnés à l'appui. Pour la majorité, c'est des jeunes dévoués et travailleurs. Sache en tirer le meilleur, en étant humain et citoyen. Je crois fermement en ton altruisme et ton dévouement développés. Continue à oeuvrer pour le Maroc, ton pays qui t'a adopté quelque part, et ........APM TERMINALS. See you viking!
Ton ami Azor, le petit berbère

-*Renvoi 5:
E-mail écrit ce soir 17 novembre 2008, à une amie habitant en Europe. Dépressive et à bout de nerfs, qui a pleuré sur l'épaule d'Azor, dans un courrier qu'elle lui a adressée.

*Le courrier :

(Dans l'espoir qu'il puisse servir de remontant à mes lecteurs et lectrices qui pourraient en avoir besoin).

Merci ma chérie de te confier à un ami qui t'estime et te respecte. Passer le nouvel an ensemble, pourquoi pas ?, mais...... sans la racaille que tu sais je n'aime pas. C'est ce genre de gens qui t'entrainent dans des coins malfamés, uniquement pour des beuveries qui te stressent en fin de soirée quand tu viens à Tanger, et te gâchent ta vie. On verra bien d'ici là, en te conjurant de te ressaisir et de faire face, comme tu as pu te faire une place au départ, là où tu es. Aujourd'hui, il est de ton devoir de lutter pour conserver ton statut de fonctionnaire. Je compte sur toi, ne démissionne pas et ne baisse pas les bras. Prouve à tout le monde que tu peux contrôler et maitriser tes instincts vis-à-vis de l'alcool (J'ai compris que tes ennuis avec les tiens, ne doivent venir que de là. Je m'excuse si j'ai mal interprété tes problèmes que tu vis actuellement).

Mets-toi au sport, comme je fais. Quatre à cinq fois par semaine. 6 heures du matin, je vais sur la plage municipale marcher, faire mon footing qu'il pleuve ou qu'il vente, quand elle n'est fréquentée que par les mouettes et quelques adeptes des marches matinales. Moi aussi, je vis mon stress comme tous les citadins. Crois-moi, il suffit de vouloir, d'en décider. On retrouve à coup sûr son tonus, son désir de vivre et de servir les autres; les siens, en étant plus près d'eux.

C'est décourageant le mauvais temps permanent chez toi, comme tu te plais à me le dire, mais ceci ne doit en aucun cas constituer un alibi pour commettre le crime de tomber dans les bras des antidépresseurs, ravageurs et destructeurs. Une fois que tu optes pour le sport, que tu commences à transpirer, et à prendre ton bol d'air matinal, quand les rues ou le site où tu te rendras, sont vides, tu te sentiras heureuse, ragaillardie, capable de démolir tes ennemis et d'escalader les gratte-ciels de ta ville. Essaye, tu verras, c'est efficace. Un résultat positif sur ta santé et ton moral s'en fera sûrement ressentir. Le reste des solutions, et les faux fuyants, ne sont que leurres et sources d'insatisfactions qui mènent tout droit à des dépressions dévastatrices.

Je te conjure de te reprendre en main toi-même, car personne d'autre ne peut le faire mieux que toi la tangéroise. Bagarre-toi pour maintenir ton statut social que tu as gagné haut la main à force de ténacité et de labeur. N'abandonne pas. Tu as beaucoup de mérite d'avoir été là où tu es. Si tu prends le temps de regarder les images que je t'envoie ci-joint, tu remarqueras que la nature elle-même passe de l'état de deuil, sombre, triste et d'humeur massacrante, à l'état de beauté resplendissante, sans pour autant abandonner et se laisser mourir. Tu dois vraiment t'en inspirer et reprendre courage.

Ci-après, une citation de Vincent Voiture, auteur du 17ème :

"Le secret pour avoir de la santé, est que le corps soit agité et que l'esprit se repose".

Après la tempête, le beau temps. Vive le sport, et à bas les antidépresseurs! ça rime non?

Ton ami, Azor, le petit berbère. See you and good luck to you lady. Life is good, take care of yourself.

Mercredi 04 mars 2009

Commentaire de mon amie l'européenne :

Anonyme a dit...

Mon cher Said,

Jusqu'à présent j'avais eu le plaisir de pouvoir lire quotidiennement l'histoire de notre petit Azor. Aujourd'hui, je connais son visage. Toujours souriant et direct...Maintenant j'ai aussi le bonheur de pouvoir non seulement admirer ses écrits mais savourer aussi sa belle histoire.
Ce petit billet virtuel pour t'encourager à continuer à nous faire sourire, et à revenir à nos sources. Puis-je donc espérer pouvoir encore partager les repas, les balades, les fleurs, ces paysages magnifiques en souriant tout doucement. Tu ne peux imaginer quel bien fou, quel anti depresseur tu m'apportes chaque matin vers 9h au moment de mon café.
Ton amie Najat, la petite fonctionnaire.

Je terminerai avec un petit poème de Penoyah Cuelho "Quand tu regardes en arrière, je n'imagine pas que c'est pour moi.
Mais tu regardes,tu regardes et c'est bien mieux comme ça"

Bonsoir ma chérie,
Merci pour le commentaire, et le poème qui reste dans le contexte des écrits d'Azor. C'est vrai qu'il n'arrête pas de regarder en arrière, le plus loin possible, là où il peut puiser davantage de souvenirs merveilleux, douloureux parfois. Ton commentaire est sincèrement encourageant, et valorisant. Quand ceux qui nous aiment, ou nous apprécient tout simplement, nous encouragent, on ne doit absolument pas les décevoir.
Cela constitue un stimulant non négligeable pour parfaire notre tâche, et nous rapprocher d'eux davantage. Merci encore et grosses bises.
Ton ami Azor, le petit berbère

*Renvoi 6 :

C'est au sujet du problème d'irrigation dans la vallée d'El Aderj, qui stresse Azor, vue son importance pour la population. Il a hurlé son désarroi à qui veut l'entendre, autorités locales, et certaines ambassades réputées pour leurs aides et soutien au monde rural au Maroc.

Un bureau d'études, et non des moindres, a répondu généreusement à l'appel de détresse d'Azor. Ci-contre, les échanges de correspondances avec son directeur Monsieur Marzouk Abdelmajid :

E-mails échangés avec Majid Marzouk, compatriote d'Azor:

(Les coordonnées de Majid, ont été gracieusement communiquées à Azor par un ami commun, Kamal, Ingénieur à la Wilaya de Tanger

De : said khallouk (le-manoir@hotmail.fr)

Envoyé : mar. 20/01/09 17:09

À : marzouk2m@yahoo.fr

Sauvons la vallée d'El Aderj de la sécheresse déguisée, Oui, déguisée, car il y a beaucoup d'eau qui part renflouer le Sebou et l'Atlantique. Les sources d'El Aderj, restent parmi les sources principales qui alimentent le fleuve Sebou, un des plus grands du Maroc. Le problème demeure technique. L'aide d'un bureau d'études sérieux, est sollicitée pour conseiller positivement les populations, car les études faites par le passé et les retenues d'eau construites, n'ont fait qu'aggraver le problème.

Les crues intempestives ont emporté la digue, coûteuse à la construction, et colmaté les sources qui étaient apparentes par le passé, par le dépôt de diluviants qui s'accumulent de crue en crue. Sur l'image, on distingue la digue en béton, ébrUn panneau en béton ou en acier, escamotable ou amovible, pourrait être placé dans la brèche, dans la continuité du reste de la digue. Il sera déplacé ou retiré, pour faire place aux crues quand les torrents deviennent menaçants.

L'adoption d'une digue en béton dont la partie centrale, qui est soumise aux courants forts pendant les crues, pourrait être conçue en panneau d'acier coulissant, à commande électrique, qui libérera le passage, une fois les pressions des eaux atteignent un certain niveau.

L'idée est que le passage libre soit donné aux eaux des crues, qui n'auront plus d'obstacle à détruire, afin d'éviter toute reconstruction à l'avenir. Il suffirait alors, une fois l'accalmie revenue de remettre en place les panneaux coulissants pour bloquer à nouveau le passage à l'eau, qui réalimentera les séguias. D'autres techniques sont envisageables, en l'occurrence le pompage, l'électricité, étant actuellement arrivée sur le site.

Une formule pourra alors être trouvée pour que la commune paye une partie, et les utilisateurs, une autre partie des frais d'électricité. C'est à ce niveau qu'Azor sollicite tout organisme ou personne bénévole qui peut suggérer et proposer des solutions durables et réalisables. Avec tous les remerciements d'avance.

*La réponse de Marzouk Majid :

De :marzouk marzouk (marzouk2m@yahoo.fr)Envoyé :mar. 20/01/09 22:23

À :Saïd Khallouk (le-manoir@hotmail.fr)1 pièce(s) jointe(s)

Bonsoir cher ami mon Colonel si Saïd Khallouk,

Avec tous mes respects cher compatriote, j'ai le plaisir de vous faire savoir que votre demande est encours d'examen par l'équipe d'experts hydrologues de RCS et des hauts cadres de la Direction de l’Hydraulique, partenaires de RCS, et un projet de réponse accompagné d'un plan d'action vous sera transmis incessamment. Nous sommes à votre entière disposition pour plus de renseignement sur les volets dépendant de notre champ de compétence.

Aussi je vous signale que nous avons l'honneur de vous avoir parmi nos consultants associés à Tanger, qui regroupe des experts pluridisciplinaires notamment des enseignants chercheurs à la Fac des sciences de Tanger dont on aura l'occasion de vous présenter dés ma prochaine mission au nord. Et comme convenu le bureau d'étude est à votre entière disposition pour toute opportunité d'étude de faisabilité technique, études d'impacts et socio économique des projets d'investissement sollicité dans la zone (voir nos références sur le site web)

RCS est un bureau d'études LEADER NATIONAL au niveau des études d'impacts sur l'environnement, grâce au sérieux de l'équipe et la qualité technique et scientifique de haut niveau de nos études , bien que le bureau d'étude n'a que 3 années d'existence. Merci pour votre contact et saluez également notre ami commun le grand Ingénieur Si KAMAL de la Wilaya de Tanger, de qui je garde un grand souvenir durant mes missions à Tanger pour la visite des plages propres de la région. C'est un modèle de "OULAD NASS

"Cordialement, MERZOUK ABDELMAJID, INGENIEUR ENCHEF ESTP PARIS 84DG de RCSMAROC.

*D'Azor :

Quelle chance et coïncidence de tomber sur un enfant du sérail, de ma région (de TAHLA), le pays des Aït Ouaraïns, nos cousins germains qui chantent Ahidouss comme nous, en arabe, parlant le même berbère, partageant les mêmes traditions et coutumes.

Tu es très proche de mon parcours de jeunot, car tu as sûrement enduré les mêmes contraintes pour étudier et devenir ingénieur, défenseur de l'environnement.... L'environnement de notre région qui nous a façonnée et protégée (Dans un passage où je parle du système d'irrigation au bled, j'ai fait allusion à la montagne qui demeure protectrice et nourricière, tant qu'on la respecte et qu'on comprend son langage). Tu comprendras sûrement mon désarroi et mon incapacité à résoudre ce problème d'irrigation dans une vallée qui regorge d'eau et de richesses. À travers mon blog de petit berbère, tu saisiras mieux le fond du problème. Si tu peux contribuer à m'éclairer sur une solution technique, la plus économique qui puisse résoudre le problème, tu soulageras ma conscience quelque part vis-à-vis de cette vallée, de ses arbres millénaires et nourriciers qui m'ont vu grandir en harmonie avec eux.

Je suis un Don Quichotte qui a combattu les moulins à vent, notamment en servant dans les Forces Royales Air, mais çà ne m'empêche pas d'en combattre d'autres, aujourd'hui, en tant que retraité...Le projet d'irrigation de la vallée d'El Aderj, ma cambrousse, en fait désormais partie. Ci-joint, un extrait de mon site décrivant le problème.

Ton désormais ami et compatriote, Saïd Khallouk, ou Azor, le petit berbère.
Merci pour tout Majid

Chroniques d'un petit berbère d'Aderj

samedi 15 février 2020

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Azor offre de tout cœur un champ de roses sauvages à chacune de ses fidèles lectrices.

Petites berbères au souk (Marché hebdomadaire, le jeudi à El Aderj)

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